2015

Khanbalik / Cambaluc

pièce chorégraphique en deux temps
création pour le Temps fort
Carrefours Imaginaires et Catastrophes

Le Galpon
11 octobre et 15 novembre 2015
dimanche 14h

Librement inspiré des Villes Invisibles d’Italo Calvino

L’empereur et l’explorateur

Khanbalik, présenté le 11 octobre expose la situation : « … C’est le moment de désespoir où l’on découvre que cet empire qui nous avait paru la somme de toutes les merveilles n’est en réalité qu’une débâcle sans fin ni forme… »

Cambaluc, présenté le 15 novembre, poursuit l’exploration :  » …Chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer, et lui faire de la place.« 

Deux performances séparées dans le temps, reliées par la mélancolique impuissance de Kublaï Khan et l’imaginaire foisonnant de Marco Polo qui se répondent.
L’empereur et l’explorateur ne font qu’un et Fabio Bergamaschi, danseur inventif et généreux, sculpte un empire d’aluminium. Donnant corps à ce dialogue intérieur, il le partage avec le public dans la proximité de la salle de répétition.

Conception Nathalie Tacchella
Danse Fabio Bergamaschi
Lumière Marc Gaillard | Scénographie et transformations Padrut Tacchella
Traces dessinées Natacha Penseyres
Collaboration artistique et photo Claire Goodyear

Production compagnie de l’estuaire. En partenariat avec le Galpon.

Durée: env. 30 minutes

Les villes invisibles d’Italo Calvino parcourent le Temps fort Carrefours Imaginaires et catastrophes. A trois reprises, de septembre à novembre, une ville sera mise en espace un dimanche en journée. L’occasion de partager saveurs culinaires et saveurs imaginaires en voyageant dans les cités rêvées par Calvino, librement interprétées par les artistes invités.
Temps fort Carrefours Imaginaires et catastrophes a reçu le soutien de la Ville de Genève et de la République et canton de Genève.

Dans Les villes invisibles (Le città invisibili, 1972), Italo Calvino met en scène l’empereur Kublai Khan et Marco Polo. Le premier ne peut visiter toutes les villes qu’il a conquises, et il demande au second de voyager pour lui et de les lui décrire. Selon un ordre savant, Marco Polo décrit des villes merveilleuses, tellement extraordinaires qu’elles pourraient être inventées tout autant qu’exotiques. [1]

Cette pièce dansée prend appui sur le dialogue entre Kublaï Khan et Marco Polo qui traverse Les Villes Invisibles d’Italo Calvino.
On peut mettre en doute à la fois l’existence des villes, mais aussi l’existence même de Kublaï Khan et Marco Polo. L’œuvre de Calvino prend appui sur le récit que Marco Polo écrit en 1298 (Le Million ou Le Livre des merveilles ou Le Devisement du Monde) relatant son expérience à la cour de Kubilaï Khan. Pourtant, l’évolution du dialogue peut laisser imaginer que l’empereur et l’explorateur ne font qu’un, que la méditation de l’un et la vivacité de l’autre ne sont que deux faces d’une même personne.
Les feuilles d’aluminium sont l’élément scénographique et la pièce et évoquent à la fois l’étendue et la richesse de l’empire de Kublaï Khan et à la fois le vide, l’impossibilité l’empereur de connaître son empire, tant celui-ci est vaste!

[1] Visions de l’Ailleurs dans Les villes invisibles d’Italo Calvino, Perle Abbrugiati ©Cahiers d’études romanes